10 juin 2013

Eceabat, Turquie


Avec deux ados qui semblent avoir besoin de 12 heures de sommeil par jour, nous appréhendions notre départ de ce matin car nous devions nous lever tôt.

En raison des évènements de Taskim, nous avons dû prendre un taxi pour une agence d’autobus plus loin, puis prendre une navette vers le terminus d’autobus et finalement notre autobus vers Eceabat. Nous avons pris quatre billets pour économiser un peu. Zachary devait s’assoir avec nous, mais heureusement il y avait des places libres.

Nous sommes loin des paysages de montagnes et de moutons. Les terres sont plus plates et nous voyons la mer. Eceabat est située du côté européen du détroit des Dandarelles face à la ville de Çanakkale. La région est connue pour deux choses, la légendaire ville de Troie et la bataille des Dandarelles.

Après cinq heures et demie de route, l’autobus nous a débarqué à Eceabat face au traversier et du port. De là, nous avons marché 100 mètres jusqu’au Crowded House Hôtel. À l’intérieur, il y avait beaucoup de décorations et de drapeaux de la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Nous allions découvrir bientôt pourquoi.

Manon la leader suivi de ses troupes
Nous sommes allés marcher sur le bord de la mer et nous avons vu un monument en honneur des vétérans de la guerre de 1915 (bataille des Dandarelles) où il y a plusieurs personnages, dont le plus grand est le père de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk.

Un peu plus loin, il y a une reproduction de soldats Türk et Australiens-Néo-Zélandais en pleine guerre dans des tranchées, grandeur nature. Le site est vraiment bien fait et très détaillé. Les tranchées entre les ennemis auraient été aussi proches que 8 mètres l’une de l’autre. À côté, il y avait au sol, une grande carte de la région en 3D mentionnant les nombreux cimetières, les endroits de débarquements et les lieux des grandes batailles de 1915.

Voici une très brève (vraiment brève) histoire de cette guerre. Le royaume Ottoman (l’avant Turquie) s’est joint à l’Allemagne et l’Autriche durant le Première Guerre mondiale contre les alliés. Les alliés voulaient prendre le contrôle du détroit de Dandernelles, car ce détroit est, depuis toujours, le passage le plus pratique entre l’Europe et l’Asie mineure et stratégiquement très important.

Les anglais et français ont tenté de franchir et prendre le contrôle du détroit de l’Empire Ottoman par la voie navale en 1914, mais ils ont subi un puissant revers.

Avril 1915, des troupes Britanniques, Australiennes, Néo-Zélandaises et Indiennes débarquent dans la région. Après 8 mois de combats intenses et 120 000 morts, les troupes se retirent dans la défaite. Un héro est né en Mustafa Kemal Atatürk et les premiers pas vers la création d’un nouveau pays plus tard, la Turquie en 1923.

À bord pour l'Asie
La journée suivante, nous avons pris le traversier de 20 minutes vers Çanakkale, puis avons fait 30 minutes de route vers le sud où une guide nous a amené au mystique village en ruine de Troie.

Troie, c’est l’histoire des Grecs qui ont assiégé la ville pendant 10 ans sans pouvoir y pénétrer à cause des grandes murailles. Ils ont construit un géant cheval de bois qu’ils laissèrent devant la porte, puis se cachèrent avec leurs bateaux derrière des iles au loin.
Quatre passagers à bord

Le lendemain matin, les Troyens entrèrent le cheval de bois dans leur forteresse. Durant la nuit suivante, des soldats Grecs cachés à l’intérieur du cheval sortirent et ouvrirent les portes à leurs confrères et attaquèrent et vainquirent les Troyens.

Diego, Zachary, Catherine et Manon
Troie est constituée de neuf villes une par-dessus l’autre, construites de 3000 av. J-C à 500 av. J-C. C’est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les archéologues continuent à faire des recherches et excavations l’été (aidés des étudiants).

Les sites sont intéressants et la guide avait beaucoup d’information à nous transmettre, mais la plupart des sites sont en ruines et il ne reste plus grand chose, il faut utiliser notre imagination.
Troie

Nous avons repris le traversier et nous avons eu 20 minutes pour diner car nous allions voir les monuments et cimetières de la bataille des Dandarelles en après-midi.

Ils nous ont amené du côté sud de la péninsule de Gallipoli, qui est maintenant un immense parc national. Le premier arrêt fut sur le bord de la mer Égée du nord/ouest de la péninsule. Le guide nous a donné un petit cour d’une quinzaine de minutes et il a dû interrompe sa conférence car il pensait que Diego riait de lui.
En route à la découverte de l'histoire de la "Bataille des Dandarellles"

Dans les faits, il riait parce que Zacahry était debout à côté du guide et jouait avec des roches et des bâtons en bois. À un certain moment, Z s’est mis a frappé, à l’aide de son bâton, l’arbre juste à côte de notre guide nuisant à celui-ci et tout son auditoire. La maman l’a éloigné réglant ce gênant problème. Quelle sorte de parents a-t-il ?

L’arrêt suivant fut la plage d’ANZAC, qui signifie Australian-New-Zelande-Army-Corp. C’est l’endroit où ils sont débarqués en avril 1915. L’endroit est simple et serein, il y a un mur avec des photos et des explications sur les différentes étapes de cette guerre, du débarquement jusqu'au retrait.

R.I.P. 



Ensuite, ce fut les visites des monuments et cimetières en l’honneur des soldats décédés au combat de l’Australie, Nouvelle-Zélande et Türk. Plusieurs d’entre eux avaient à peine vingt ans. Il y a eu 49 Newfoundlander morts durant cette guerre. Terre-Neuve ne faisait pas encore partie du Canada à cette époque.


Un des plusieurs memorial 
Celui des Turks 
Nous avons pu voir des tranchées et tunnels originaux datant de 1915. Les tranchées entre les deux camps ont été aussi proches que 8 mètres. Ils pouvaient se sentir et s’entendent.

Tranché de 1915
À notre dernière journée à Eceabat, nous sommes retournés, en matinée, à la plage d’ANZAC où nous avons fait de la plongée sous apnée. Nous étions loin des eaux chaudes de l’Indonésie.

Zachary n’a pas voulu nous suivre car il trouvait l’eau trop froide. Manon, Catherine et Diego sont partis à la mer et je suis resté avec notre fils. Au loin, nous entendions Catherine en crise d’hystérie en raison de sa peur.

Elle est revenue au bord me remplacer et j’ai été rejoindre les autres. Il n’y avait pas grand poisson, mais ce n’était pas grave car le but de la plongée était de voir un bateau de guerre coulé depuis 1915.

Le calme après la crise
Le Milo fut construit en 1887 à Liverpool (ville des Beatles) et servait pour transporter les troupes. Il a été intentionnellement coulé pour servir à protéger le quai du vent pour aider les soldats à évacuer les lieux (selon certaines sources) en décembre 1915.

L’eau était très clair et nous pouvions bien voir le navire qui était à 3.5 mètres de profondeur. Diego avait oublié de mettre ses verres de contact. Le bateau était d’une bonne grandeur et il restait seulement la coque et le mat. Il était au milieu d’une nappe de beau sable blanc.

De retour à l’hôtel, nous avons pris nos douches et avons fait le « check-out ». Nous quittons la partie Européenne et allons traverser vers la partie Asiatique pour le reste du voyage.

A+

-Sylvain






















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