À 4 h 30,
nous marchions les 500 mètres à faire dans la noirceur pour aller prendre
l’autobus qui nous a amené à l’aéroport. Nous étions un peu inquiets de la
situation à Istanbul car le soir précédent, il y avait eu de grosses émeutes à
Taksim, un secteur d’Istanbul, et devinez où se trouve notre hôtel ?
Une fois rendus à
Istanbul, nous avons pris le métro de l’aéroport Ataturk vers Taksim. Nous
avons dû changer de ligne et payer de nouveau (il faut débourser pour chaque
ligne, il n’y a pas de transfert). Rendus au bout de la ligne à Kabatas, nous
devions prendre une autre ligne pour se rendre à Taksim.
Malheureusement, celle-ci
était fermée et nous en avons déduis que c’était dû aux émeutes de la veille.
Nous avons tenté de nous retrouver et marcher vers Taksim, mais il s’est mis à pleuvoir
à grosses gouttes. Nous nous sommes arrêtés dans un café pour réviser notre
plan de match.
À la suite d’un
délicieux latté, nous avons conclu que le taxi était la meilleure option. Il a
pris quelques petites rues qui montaient abruptement (une chance que nous
n’avons pas marché !) et il a terminé sa route devant des barricades de
police empilées en pêle-mêle avec toutes sortes d’autres objets qui bloquaient
la rue.
Le chauffeur nous
a signalé que Taksim square était de l’autre côté de la fortification artisanale
et que notre hôtel était passé Taksim. Nous avons été obligés de nous frayer un
chemin à travers un minuscule passage entre une bâtisse et les barricades. Nos
sac-à-dos passaient difficilement.
Une fois de l’autre
côté, ce fut le choc total, c’était une zone de guerre. Il y avait des débris
partout, plusieurs vitrines de fracassées, des graffitis à perte de vue et des
véhicules renversés brûlés et lourdement endommagés. Zachary ne comprenait pas ce
qu’il se passait, nous aussi.
Première de plusieur barricades artisanale vu durant la semaine |
Le 21 mai
dernier, nous avions pris un autobus de l’aéroport Atatürk jusqu'à Taksim, puis
avions transféré pour un autre autobus pour nous rendre à l’autre aéroport,
Sabiha Gökçen pour prendre l’avion pour Trabzon. Nous avions passé une demi-heure
dans le square. Cela faisait drôle (et triste) de voir ce lieu 12 jours plus
tard dans cet état lamentable et méconnaissable.
Zachary: " Whow ! " |
En nous
approchant du centre de Taksim, il y avait quelques camions de télévision
renversés et dévalisés et deux gros autobus de la ville de travers dans la rue
ayant subi plusieurs méfaits et graffitis, victimes de la soirée et de la nuit
précédente. Zachary se promenait et courait d’un véhicule à l’autre au grand
détriment de sa maman. Il avait beaucoup de plaisir à regarder les autos
« boom ». Il pleuvait toujours.
Pas de reportage aujourd'hui |
Voiture usagé à vendre, un peu de dommage, peinture à refaire, pas cher |
Il restait un
très petit nombre de manifestants et il avait plusieurs volontaires qui s’affairaient
à nettoyer les lieux.
Après avoir passé
le parc, nous avons manqué la rue transversale pour nous rendre au GreenHouseHostel et nous avons marché
pendant une heure et demie pour rien. À la fin, la pluie avait cessée et le
soleil nous cuisait.
Un bon samaritain
juif nous a amené à notre hôtel. Il nous a dit à plusieurs reprises qu’il était
Israélien et qu’ils étaient de bonnes personnes, il voulait que nous sachions
que son peuple fût bien.
Nous avons passé
la journée à l’hôtel car la situation s’est à nouveau amplifiée au courant de
la journée. Le fait que nous étions dimanche n’a surement pas aidé. Tout au
long de l’après-midi, nous avons vu des familles, jeunes et vieux se diriger
vers Taksim. La police avait quitté les lieux en catastrophe la nuit précédente.
De notre chambre,
nous avons entendu des cris de ralliements jusqu'à tard dans la soirée, la
situation a semblé se calmer durant la nuit. La situation est plate car la
station de métro Taksim est le Berri-de-Montigny d’Istanbul et elle est la
seule station près de nous. Malheureusement, le parc où sont les manifestants
est entre notre hôtel et le métro.
Le lendemain
matin, nous avions deux magnifiques colis à aller récupérer à l’aéroport. Nous
nous sommes rendus à Taksim et rien n’avait changé de la journée d’avant, à
l’exception de la station de métro Taksim qui était maintenant ouverte. Il y
avait plusieurs manifestants qui dormaient sur les pelouses de Taksim.
Repos bien mérité après une grosse nuit |
Chercher l'erreur |
La ligne de métro
de Taksim à Kabatas est en fait un funiculaire. Le métro descends
continuellement et les wagons sont construits avec une inclination. Assez
spéciale comme illusion d’optique! Chaque intérieur de wagon a quatre paliers.
Zachary a beaucoup de plaisir à faire rouler ses petites voitures, elles bougent
toutes seules.
Rendus à destination,
nous avons attendu patiemment nos colis. Zachary avait très hâte. Il y avait
plusieurs gens d’agences qui attendaient des voyageurs avec leur nom sur des
pancartes.
Zachary aussi avait
une feuille et il attendait proche des portes de sorties. Sa maman aussi était excitée.
Sur la feuille était inscrite : « CATHERINE & DIEGO ».
Prêt pour l'arrivé des deux colis |
La grande fille (17
ans) de Manon et son amoureux sont finalement apparus par la porte que nous
regardions depuis plusieurs minutes. Zachary est parti à courir en leur
direction et il a sauté dans les bras de sa grande sœur et Diego. La maman et
la fille se sont enlacées et il y a eu quelques larmes de la maman.
Joie et quelques larmes |
Catherine et
Diego vont terminer le voyage avec nous. Nous reprenons l’avion ensemble pour
revenir à la maison…yahoo ! Ils venaient d’effectuer plus de dix heures de
vol avec un décalage de sept heures, ils étaient un peu à l’envers.
Manon, Diego, Catherine, oups, Catherine, Diego, Manon et Zachary |
Nous reprîmes le
métro vers Taksim et notre hôtel. Ils ont constaté les dégâts de l’émeute et
nous sommes passés par le parc, au milieu du litige, où il y avait plusieurs
groupes pacifiques assis sur les pelouses.
Après 10 heures d'avion, Taksim |
Bienvenus en Turquie |
Bon séjour avec nous |
Le conducteur n'a pas la bonne classe pour conduire |
Auto Boom |
Un genre de barricade |
Après un petit
diner, Catherine et Diego se sont couchés. Nous les avons levés à 17 h et nous
sommes partis dans la vieille partie de la ville. Nous ne voulions pas les
laisser trop dormir pour qu’ils puissent s’ajuster le plus vite possible aux
heures de la Turquie.
Nous sommes allés
visiter Sultanahmet Camii, mieux connue sous le nom de la mosquée Bleue à cause
de ses carreaux bleus. L’immensité du
lieu est impressionnante. Nous avons pu entrer en enlevant nos souliers et les
filles ont été obligées de porter un voile pour cacher leurs cheveux.
Mosquée Bleu, Istanbul, Turquie |
Les deux soeurs avec Z |
Zachary était
encore sous l’effet d’excitation d’avoir vu nos colis et il courait partout. À l’intérieur,
il a passé la barrière interdite aux visiteurs et il s’est rendu à l’endroit
réservé pour la prière. Tout le sol est couvert d’un épais tapis et le dôme
avec ses nombreux vitraux est de toute beauté. Ce lieu est muni de six lances
rockets (minarets).
Par la suite,
nous sommes allés nous promener dans les petites rues de la vieille ville où
nous n’arrêtions pas de nous faire achaler par les restaurateurs voulant que
nous mangions dans leur établissement. Ce sont des endroits trop chics et
dispendieux pour nous. Nous avons abouti dans un McDonald ! Diego semblait
déçu, mais il va avoir le temps de se reprendre d’ici la fin du voyage.
"Le Rebel" sur le tapis de prière: " Zachary ! Vient icccittte ! Pas de cornet ce soir ! " |
Plafond |
Facade |
Manon, Z, Catou et Diego avec leurs anges |
Ste-Sophie |
Mosquée Bleu |
Près de la
mosquée Bleue, il y avait une scène et un spectacle de danse débutait au même
moment que nous nous sommes assis, comme s’ils attendaient notre arrivée pour
commencer le spectacle. C’était un spectacle de la danse traditionnelle des
différentes régions de la Turquie. Le spectacle était correct, mais il y avait
plusieurs fumeurs dans la foule ce qui n’était pas plaisant pour Catherine et
Manon.
Nous avons repris
le métro vers la station Kabatas. En sortant du wagon, nous avons immédiatement
été saisis par une odeur, nos gorges ont commencé à bruler ainsi que nos yeux,
c’étaient des restant de gaz lacrymogène. L’endroit était calme, aucun policier
aucun signe d’agitation quelconque.
Nous nous sommes
précipités vers la bouche de métro. Une fois à l’intérieur, c’était le calme
totale et nous pouvions respirer normalement.
Diego venait de comprendre pourquoi, certaines personnes portaient des
masques de docteurs.
Rendus à Taksim,
c’était noir de monde, mais l’atmosphère était calme. Nous nous sommes dépêchés
pour nous éloigner. Zachary ne comprenant pas l’ampleur potentielle de la
situation et nous entendions les sirènes au loin. Il y avait des gens qui
profitent de la situation pour vendre des masques, casques de protection,
drapeau et divers autres objets pour les manifestations. Vive le
capitalisme ! Il y avait un hélicoptère qui survolait au-dessus et cela
stimulait la foule qui répliquait en criant des slogans et des chants. Il
fallait sortir de là, Manon ne se sentait pas en sécurité, elle avait peur pour
ses enfants et avait promis à la maman de Diego que nous allions prendre soin
de son fils et de nous tenir loin de ce genre d’évènements. Ne vous inquiétez pas
Herminia !
En nous levant le
lendemain, nous avons tenté de faire annuler les quatre jours de location qui
restaient, mais le gérant a refusé. Nous avons vérifié pour aller en Grèce ou
en Egypte. Plus la matinée avançait, plus nous nous calmions. Nous avons conclu
que nous allions analyser la situation au jour le jour et rentrer tôt avant
l’heure du souper, car durant la journée tout était calme. À suivre.
Traversons le pont Galata vers le marché des épices |
Nous avons marché
de notre hôtel jusqu’au Grand Bazar en passant par le fameux marché des épices.
Il s’agit de petites rues étroites, qui montent ou descendent, remplies de
commerces et de gens, les couleurs sont magnifiques et odeurs de toutes sortes.
Lorsque nous
sommes arrivés au fameux Grand Bazar d’Istanbul, nous sommes entrés où il y
avait une inscription indiquant la date 1461. Il y a plus de 4 000 boutiques
dans cette très vieille bâtisse.
Une des nombreuses entrées |
L’endroit est
maintenant plus une attrape touriste, la preuve, nous avons pris 5 thés aux
pommes qui ont couté 35 TL, qui normalement aurait dû couter 10 TL. Le
narrateur n’était pas trop de bonne humeur.
Le Grand Bazar |
En se dirigeant
vers la vieille ville, nous sommes descendus dans la Citerne-Basilique. Il
s’agit d’un endroit sous la Basilique Ste-Sophie construit en 532 servant de
système d’aqueduc pour le Grand Palais et les bâtiments environnants.
Très joli |
L’endroit est
sublime. Il fait 65 mètres de large sur 143 mètres de long. Le plafond est
soutenu par 336 colonnes alignées sur 12 rangées. Les colonnes sont éclairées
d’une faible lumière orange qui donne un bel effet. L’endroit est humide et les
planchés sont trempés. Zachary courait et il a glissé et presque tombé dans
l’eau où il y avait plein de gros poissons. Il nous a fait peur ainsi qu’aux
touristes près de nous.
L'un des 336 colonne dont seulement deux ont une figure à la base |
De là, nous avons
marché jusqu'à Aya Sofya ou Sainte-Sophie qui est située en face de la mosquée
Bleue. Il s’agit d’une basilique construite par les Romain et complétée en 537.
Jusqu’en 1453, elle fut la plus grande église du monde. Elle a par la suite été
transformée en mosquée et elle est un musée depuis 1935.
Ste-Sophie, malheuresement, la motie de la très grande salle avait des échafauds du a des rénovations |
L’endroit est
immense et d’une grande beauté. C’est tellement grand que nous avons perdu
Zachary quelques instants. Il courait partout, quand nous l’avons retrouvé, il
courait encore. Il est très excité depuis l’arrivée des deux colis et il
n’écoute plus.
Des lustres incroyable |
Pas capable de se laisser deux secondes |
Nous sommes
revenus à l’hôtel avant l’heure du souper et déjà, Taksim commençait à se
remplir de gens.
Parc Gezi, Taksim, Istanbul |
Jour 3, nous sommes
allés visiter le palais de Topkapi. Il s’agissait de la résidence de la royauté
Ottoman. L’endroit a plusieurs cours.
Entrée du palais Topaki |
Joli plafond rond dans l'une des pièces du Harem |
L’endroit
bourdonnait de tellement de touristes (il y avait quelques gros bateaux de
croisières dans le port) qu’il fallait attendre en ligne plusieurs minutes pour
pouvoir visiter certaine section.
Zachary qui joue avec ses voitures en attendant en ligne |
Nous avons pu
voir plusieurs trésors de cette royauté, dont des épées des rois, plusieurs
bijoux et le 5e plus gros diamant au monde. Zachary avait du plaisir
à passer devant les gens.
À la sortie,
Zachary « le clown » s’amusait à se coucher au sol faisant le mort.
Nous l’avons laissé là. C’était drôle de voir les touristes le regarder, puis
regarder autour cherchant ses parents. Quelle sorte de parents sommes-nous ?
"Lapin Energizer"," Le Rebel" et maintenant "Le Clown" |
En fin de
journée, Manon, Zachary, Catherine et Diego sont retournés à l’hôtel. J’ai
continué mon chemin en métro jusqu’au concessionnaire Harley-Davidson Bosphore.
Après quelles emplettes, je suis revenu par Taksim en passant par le parc. Deux
des plus gros syndicats au pays appuient maintenant les manifestants réclamant
la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdoganu.
Toujours plus de gens |
Il y avait encore plus de gens que la
journée précédente. Il y avait maintenant plusieurs tentes d’installées, des
gens qui sollicitaient les jeunes, d’autres distribuaient des circulaires et il
y avait des groupes qui chantaient et dansaient. Beaucoup d’organismes distribuaient
de la nourriture gratuitement. C’était un esprit de fête! Sans oublier, les profiteurs qui vendaient
des masques, drapeaux, chapeaux durs, etc.
Un des nombreux vendeurs |
Il y avait une journaliste, je crois de
Radio-Canada, qui était en plein milieu d’un reportage, elle avait de la
difficulté à le compléter en raison du bruit et des gens qui passaient devant
la caméra. Il y avait un « ti-zoune », voyageur canadien, qui
l’observait et qui a passé derrière elle espérant se faire reconnaitre par sa
famille et amis….à suivre. Il l'a même filmé en action.
Journaliste et caméraman Canadiens |
La journée suivante, nous avons fait une croisière sur le fleuve Bosphore jusqu'à Anadolu Kavagi. Nous avons pu admirer les jolis châteaux et de très belles résidences et villas au temps du côté Européen que du côté Asiatique.
Tour Galata |
Le palais de Dolmabahça Le palais |
Rendus au bout, à Anadolu Kavagi près de la
mer noire, nous sommes débarqués et nous avons monté à pied vers le château
médiéval Yoros Kalesi. Le point de vue est sublime. Il y a deux belles grandes
tours à l’entrée, mais le reste est en ruine.
Encore les deux soeurs |
Nous sommes débarqués sur l’ile Heybeliada
qui avait supposément les plus belles plages. Nous avons marché près de la moitié
de l’ile sans vraiment trouver de belles plages. La seule plage potable
demandait 30 TL par personne et il était déjà 15 h 30, donc nous avons passé
notre tour.
L’ile de 2.4 kilomètres carrés est habitée
de 3 000 habitants et quand les gens ouvrent leur résidence secondaire pour
l’été, la population monte à 10 000. L’ile abrite l’école navale depuis 1773.
Ce fut plaisant de marcher sur cette petite ile.
Rue typique de l'ile Heybeliada |
Istanbul est une très belle et grande ville
où nous aurions pu passer plusieurs jours encore. Il y a, par contre,
énormément de touristes. Les métros et les sites sont continuellement pleins.
Manon s’est fait caresser les fesses et le vieux cochon s’est même frotté sur
elle dans un métro bondé. Il faut qu’elle arrête de perdre du poids!
Malheureusement, les émeutes ont un peu
modifié notre agenda de visites, mais nous sommes heureux d’avoir fait partie, possiblement,
de ce moment historique dans l’histoire de la Turquie.
Quittons demain vers le sud/ouest en
autobus.
A+
-Sylvain
En bonus, d'autres photos de Taksim
A+
-Sylvain
En bonus, d'autres photos de Taksim
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