7 juin 2013

Istanbul, Turquie


À 4 h 30, nous marchions les 500 mètres à faire dans la noirceur pour aller prendre l’autobus qui nous a amené à l’aéroport. Nous étions un peu inquiets de la situation à Istanbul car le soir précédent, il y avait eu de grosses émeutes à Taksim, un secteur d’Istanbul, et devinez où se trouve notre hôtel ?

Une fois rendus à Istanbul, nous avons pris le métro de l’aéroport Ataturk vers Taksim. Nous avons dû changer de ligne et payer de nouveau (il faut débourser pour chaque ligne, il n’y a pas de transfert). Rendus au bout de la ligne à Kabatas, nous devions prendre une autre ligne pour se rendre à Taksim.

Malheureusement, celle-ci était fermée et nous en avons déduis que c’était dû aux émeutes de la veille. Nous avons tenté de nous retrouver et marcher vers Taksim, mais il s’est mis à pleuvoir à grosses gouttes. Nous nous sommes arrêtés dans un café pour réviser notre plan de match.

À la suite d’un délicieux latté, nous avons conclu que le taxi était la meilleure option. Il a pris quelques petites rues qui montaient abruptement (une chance que nous n’avons pas marché !) et il a terminé sa route devant des barricades de police empilées en pêle-mêle avec toutes sortes d’autres objets qui bloquaient la rue.

Le chauffeur nous a signalé que Taksim square était de l’autre côté de la fortification artisanale et que notre hôtel était passé Taksim. Nous avons été obligés de nous frayer un chemin à travers un minuscule passage entre une bâtisse et les barricades. Nos sac-à-dos passaient difficilement.

Une fois de l’autre côté, ce fut le choc total, c’était une zone de guerre. Il y avait des débris partout, plusieurs vitrines de fracassées, des graffitis à perte de vue et des véhicules renversés brûlés et lourdement endommagés. Zachary ne comprenait pas ce qu’il se passait, nous aussi.

Première de plusieur barricades artisanale vu durant la semaine
Le 21 mai dernier, nous avions pris un autobus de l’aéroport Atatürk jusqu'à Taksim, puis avions transféré pour un autre autobus pour nous rendre à l’autre aéroport, Sabiha Gökçen pour prendre l’avion pour Trabzon. Nous avions passé une demi-heure dans le square. Cela faisait drôle (et triste) de voir ce lieu 12 jours plus tard dans cet état lamentable et méconnaissable.

Zachary: " Whow ! "
En nous approchant du centre de Taksim, il y avait quelques camions de télévision renversés et dévalisés et deux gros autobus de la ville de travers dans la rue ayant subi plusieurs méfaits et graffitis, victimes de la soirée et de la nuit précédente. Zachary se promenait et courait d’un véhicule à l’autre au grand détriment de sa maman. Il avait beaucoup de plaisir à regarder les autos « boom ». Il pleuvait toujours.

Pas de reportage aujourd'hui
Voiture usagé à vendre, un peu de dommage, peinture à refaire, pas cher
Il restait un très petit nombre de manifestants et il avait plusieurs volontaires qui s’affairaient à nettoyer les lieux.

Après avoir passé le parc, nous avons manqué la rue transversale pour nous rendre au GreenHouseHostel et nous avons marché pendant une heure et demie pour rien. À la fin, la pluie avait cessée et le soleil nous cuisait.

Un bon samaritain juif nous a amené à notre hôtel. Il nous a dit à plusieurs reprises qu’il était Israélien et qu’ils étaient de bonnes personnes, il voulait que nous sachions que son peuple fût bien.

Nous avons passé la journée à l’hôtel car la situation s’est à nouveau amplifiée au courant de la journée. Le fait que nous étions dimanche n’a surement pas aidé. Tout au long de l’après-midi, nous avons vu des familles, jeunes et vieux se diriger vers Taksim. La police avait quitté les lieux en catastrophe la nuit précédente.

De notre chambre, nous avons entendu des cris de ralliements jusqu'à tard dans la soirée, la situation a semblé se calmer durant la nuit. La situation est plate car la station de métro Taksim est le Berri-de-Montigny d’Istanbul et elle est la seule station près de nous. Malheureusement, le parc où sont les manifestants est entre notre hôtel et le métro.

Le lendemain matin, nous avions deux magnifiques colis à aller récupérer à l’aéroport. Nous nous sommes rendus à Taksim et rien n’avait changé de la journée d’avant, à l’exception de la station de métro Taksim qui était maintenant ouverte. Il y avait plusieurs manifestants qui dormaient sur les pelouses de Taksim.

Repos bien mérité après une grosse nuit
Chercher l'erreur
La ligne de métro de Taksim à Kabatas est en fait un funiculaire. Le métro descends continuellement et les wagons sont construits avec une inclination. Assez spéciale comme illusion d’optique! Chaque intérieur de wagon a quatre paliers. Zachary a beaucoup de plaisir à faire rouler ses petites voitures, elles bougent toutes seules.

Rendus à destination, nous avons attendu patiemment nos colis. Zachary avait très hâte. Il y avait plusieurs gens d’agences qui attendaient des voyageurs avec leur nom sur des pancartes.




Zachary aussi avait une feuille et il attendait proche des portes de sorties. Sa maman aussi était excitée. Sur la feuille était inscrite :                            « CATHERINE & DIEGO ».
Prêt pour l'arrivé des deux colis

La grande fille (17 ans) de Manon et son amoureux sont finalement apparus par la porte que nous regardions depuis plusieurs minutes. Zachary est parti à courir en leur direction et il a sauté dans les bras de sa grande sœur et Diego. La maman et la fille se sont enlacées et il y a eu quelques larmes de la maman.

Joie et quelques larmes
Catherine et Diego vont terminer le voyage avec nous. Nous reprenons l’avion ensemble pour revenir à la maison…yahoo ! Ils venaient d’effectuer plus de dix heures de vol avec un décalage de sept heures, ils étaient un peu à l’envers.

Manon, Diego, Catherine, oups, Catherine, Diego, Manon et Zachary
Nous reprîmes le métro vers Taksim et notre hôtel. Ils ont constaté les dégâts de l’émeute et nous sommes passés par le parc, au milieu du litige, où il y avait plusieurs groupes pacifiques assis sur les pelouses.

Après 10 heures d'avion, Taksim
Bienvenus en Turquie
Bon séjour avec nous
Le conducteur n'a pas la bonne classe pour conduire 
Auto Boom
Un genre de barricade

Après un petit diner, Catherine et Diego se sont couchés. Nous les avons levés à 17 h et nous sommes partis dans la vieille partie de la ville. Nous ne voulions pas les laisser trop dormir pour qu’ils puissent s’ajuster le plus vite possible aux heures de la Turquie.

Nous sommes allés visiter Sultanahmet Camii, mieux connue sous le nom de la mosquée Bleue à cause de ses carreaux bleus.  L’immensité du lieu est impressionnante. Nous avons pu entrer en enlevant nos souliers et les filles ont été obligées de porter un voile pour cacher leurs cheveux.

Mosquée Bleu, Istanbul, Turquie
Les deux soeurs avec Z
Zachary était encore sous l’effet d’excitation d’avoir vu nos colis et il courait partout. À l’intérieur, il a passé la barrière interdite aux visiteurs et il s’est rendu à l’endroit réservé pour la prière. Tout le sol est couvert d’un épais tapis et le dôme avec ses nombreux vitraux est de toute beauté. Ce lieu est muni de six lances rockets (minarets).

Par la suite, nous sommes allés nous promener dans les petites rues de la vieille ville où nous n’arrêtions pas de nous faire achaler par les restaurateurs voulant que nous mangions dans leur établissement. Ce sont des endroits trop chics et dispendieux pour nous. Nous avons abouti dans un McDonald ! Diego semblait déçu, mais il va avoir le temps de se reprendre d’ici la fin du voyage.

"Le Rebel" sur le tapis de prière: " Zachary ! Vient icccittte ! Pas de cornet ce soir ! "
Plafond
Facade
Manon, Z, Catou et Diego avec leurs anges
Ste-Sophie 
Mosquée Bleu
Près de la mosquée Bleue, il y avait une scène et un spectacle de danse débutait au même moment que nous nous sommes assis, comme s’ils attendaient notre arrivée pour commencer le spectacle. C’était un spectacle de la danse traditionnelle des différentes régions de la Turquie. Le spectacle était correct, mais il y avait plusieurs fumeurs dans la foule ce qui n’était pas plaisant pour Catherine et Manon.


Nous avons repris le métro vers la station Kabatas. En sortant du wagon, nous avons immédiatement été saisis par une odeur, nos gorges ont commencé à bruler ainsi que nos yeux, c’étaient des restant de gaz lacrymogène. L’endroit était calme, aucun policier aucun signe d’agitation quelconque.

Nous nous sommes précipités vers la bouche de métro. Une fois à l’intérieur, c’était le calme totale et nous pouvions respirer normalement.  Diego venait de comprendre pourquoi, certaines personnes portaient des masques de docteurs.

Rendus à Taksim, c’était noir de monde, mais l’atmosphère était calme. Nous nous sommes dépêchés pour nous éloigner. Zachary ne comprenant pas l’ampleur potentielle de la situation et nous entendions les sirènes au loin. Il y avait des gens qui profitent de la situation pour vendre des masques, casques de protection, drapeau et divers autres objets pour les manifestations. Vive le capitalisme ! Il y avait un hélicoptère qui survolait au-dessus et cela stimulait la foule qui répliquait en criant des slogans et des chants. Il fallait sortir de là, Manon ne se sentait pas en sécurité, elle avait peur pour ses enfants et avait promis à la maman de Diego que nous allions prendre soin de son fils et de nous tenir loin de ce genre d’évènements. Ne vous inquiétez pas Herminia !

En nous levant le lendemain, nous avons tenté de faire annuler les quatre jours de location qui restaient, mais le gérant a refusé. Nous avons vérifié pour aller en Grèce ou en Egypte. Plus la matinée avançait, plus nous nous calmions. Nous avons conclu que nous allions analyser la situation au jour le jour et rentrer tôt avant l’heure du souper, car durant la journée tout était calme. À suivre.
Traversons le pont Galata vers le marché des épices

Nous avons marché de notre hôtel jusqu’au Grand Bazar en passant par le fameux marché des épices. Il s’agit de petites rues étroites, qui montent ou descendent, remplies de commerces et de gens, les couleurs sont magnifiques et odeurs de toutes sortes.

Lorsque nous sommes arrivés au fameux Grand Bazar d’Istanbul, nous sommes entrés où il y avait une inscription indiquant la date 1461. Il y a plus de 4 000 boutiques dans cette très vieille bâtisse.

Une des nombreuses entrées
L’endroit est maintenant plus une attrape touriste, la preuve, nous avons pris 5 thés aux pommes qui ont couté 35 TL, qui normalement aurait dû couter 10 TL. Le narrateur n’était pas trop de bonne humeur.

Le Grand Bazar
En se dirigeant vers la vieille ville, nous sommes descendus dans la Citerne-Basilique. Il s’agit d’un endroit sous la Basilique Ste-Sophie construit en 532 servant de système d’aqueduc pour le Grand Palais et les bâtiments environnants.

Très joli
L’endroit est sublime. Il fait 65 mètres de large sur 143 mètres de long. Le plafond est soutenu par 336 colonnes alignées sur 12 rangées. Les colonnes sont éclairées d’une faible lumière orange qui donne un bel effet. L’endroit est humide et les planchés sont trempés. Zachary courait et il a glissé et presque tombé dans l’eau où il y avait plein de gros poissons. Il nous a fait peur ainsi qu’aux touristes près de nous.

L'un des 336 colonne dont seulement deux ont une figure à la base
De là, nous avons marché jusqu'à Aya Sofya ou Sainte-Sophie qui est située en face de la mosquée Bleue. Il s’agit d’une basilique construite par les Romain et complétée en 537. Jusqu’en 1453, elle fut la plus grande église du monde. Elle a par la suite été transformée en mosquée et elle est un musée depuis 1935.

Ste-Sophie, malheuresement, la motie de la très grande salle avait des échafauds du a des rénovations
L’endroit est immense et d’une grande beauté. C’est tellement grand que nous avons perdu Zachary quelques instants. Il courait partout, quand nous l’avons retrouvé, il courait encore. Il est très excité depuis l’arrivée des deux colis et il n’écoute plus.
Des lustres incroyable

Pas capable de se laisser deux secondes
Nous sommes revenus à l’hôtel avant l’heure du souper et déjà, Taksim commençait à se remplir de gens.

Parc Gezi, Taksim, Istanbul
Jour 3, nous sommes allés visiter le palais de Topkapi. Il s’agissait de la résidence de la royauté Ottoman. L’endroit a plusieurs cours.

Entrée du palais Topaki
Nous avons débuté notre visite par le Harem. Il s’agit de l’endroit où demeuraient les multiples concubines des rois, certains en ont eues jusqu'à trois cent. Chaque pièce visitée avait de belles céramiques jusqu’au plafond.

Joli plafond rond dans l'une des pièces du Harem
L’endroit bourdonnait de tellement de touristes (il y avait quelques gros bateaux de croisières dans le port) qu’il fallait attendre en ligne plusieurs minutes pour pouvoir visiter certaine section.

Zachary qui joue avec ses voitures en attendant en ligne
Nous avons pu voir plusieurs trésors de cette royauté, dont des épées des rois, plusieurs bijoux et le 5e plus gros diamant au monde. Zachary avait du plaisir à passer devant les gens.

À la sortie, Zachary « le clown » s’amusait à se coucher au sol faisant le mort. Nous l’avons laissé là. C’était drôle de voir les touristes le regarder, puis regarder autour cherchant ses parents. Quelle sorte de parents sommes-nous ?
"Lapin Energizer"," Le Rebel" et maintenant "Le Clown"

En fin de journée, Manon, Zachary, Catherine et Diego sont retournés à l’hôtel. J’ai continué mon chemin en métro jusqu’au concessionnaire Harley-Davidson Bosphore. Après quelles emplettes, je suis revenu par Taksim en passant par le parc. Deux des plus gros syndicats au pays appuient maintenant les manifestants réclamant la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdoganu.

Toujours plus de gens
Il y avait encore plus de gens que la journée précédente. Il y avait maintenant plusieurs tentes d’installées, des gens qui sollicitaient les jeunes, d’autres distribuaient des circulaires et il y avait des groupes qui chantaient et dansaient. Beaucoup d’organismes distribuaient de la nourriture gratuitement. C’était un esprit de fête!  Sans oublier, les profiteurs qui vendaient des masques, drapeaux, chapeaux durs, etc.

Un des nombreux vendeurs
Il y avait une journaliste, je crois de Radio-Canada, qui était en plein milieu d’un reportage, elle avait de la difficulté à le compléter en raison du bruit et des gens qui passaient devant la caméra. Il y avait un « ti-zoune », voyageur canadien, qui l’observait et qui a passé derrière elle espérant se faire reconnaitre par sa famille et amis….à suivre. Il l'a même filmé en action.

Journaliste et caméraman Canadiens


La journée suivante, nous avons fait une croisière sur le fleuve Bosphore jusqu'à Anadolu Kavagi. Nous avons pu admirer les jolis châteaux et de très belles résidences et villas au temps du côté Européen que du côté Asiatique.
Tour Galata

Le palais de Dolmabahça Le palais
Rendus au bout, à Anadolu Kavagi près de la mer noire, nous sommes débarqués et nous avons monté à pied vers le château médiéval Yoros Kalesi. Le point de vue est sublime. Il y a deux belles grandes tours à l’entrée, mais le reste est en ruine.
Château Yoros 


Encore les deux soeurs
À notre dernière journée, après avoir laissé dormir Zachary plus tard que d’habitude, nous avons pris un autre bateau pour les iles des Princes. Il s’agit d’iles qui forment un archipel à 20 kilomètres au sud/est d’Istanbul dans la mer de Marmara.

Nous sommes débarqués sur l’ile Heybeliada qui avait supposément les plus belles plages. Nous avons marché près de la moitié de l’ile sans vraiment trouver de belles plages. La seule plage potable demandait 30 TL par personne et il était déjà 15 h 30, donc nous avons passé notre tour.
L'une des iles des Princes

L’ile de 2.4 kilomètres carrés est habitée de 3 000 habitants et quand les gens ouvrent leur résidence secondaire pour l’été, la population monte à 10 000. L’ile abrite l’école navale depuis 1773. Ce fut plaisant de marcher sur cette petite ile.

Rue typique de l'ile Heybeliada
Quand Diego a demandé à Zachary qu’elle pays il avait le plus aimé jusqu’à maintenant, il a répondu instantanément : « Istanbul à cause qu’il y avait plein d’autos, camions et autobus accidentés et à l’envers ». Merci aux émeutiers de Taksim d’avoir rendu notre garçon heureux!

Istanbul est une très belle et grande ville où nous aurions pu passer plusieurs jours encore. Il y a, par contre, énormément de touristes. Les métros et les sites sont continuellement pleins. Manon s’est fait caresser les fesses et le vieux cochon s’est même frotté sur elle dans un métro bondé. Il faut qu’elle arrête de perdre du poids!

Malheureusement, les émeutes ont un peu modifié notre agenda de visites, mais nous sommes heureux d’avoir fait partie, possiblement, de ce moment historique dans l’histoire de la Turquie.

Quittons demain vers le sud/ouest en autobus.

A+

-Sylvain

En bonus, d'autres photos de Taksim









































































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