24 février 2013

Phonsavan, Laos


Plaine des Jarres, site 1
Nous sommes rendus à Phonsavan après six heures de minibus, dont 4½ h à monter, tourne à droite, tourne à gauche, jamais la route n'était droite. Une bonne partie du trajet s’est faite du haut des multiples montagnes. Le panorama était délicieux pour les yeux. Nous pensions tous être malades à un moment ou un autre durant le trajet. Des Gravols, c’est à peu près tout ce qui manque dans la pharmacie à Manon, sauf pour Zachary.

Site 2
Nous sommes ici essentiellement pour voir la Plaine des Jarres. Il s’agit de gigantesques jarres en pierre très anciennes, éparpillées sur des centaines de kilomètres carrés autour de Phonsavan. Il y a trois sites principaux à visiter.

Souvenirs de 1964-1973
G.I. Préseault
Cette région, la province du Xieng Kuhang a été l’endroit le plus bombardé de l’histoire de l’humanité. C’était l’endroit où les Américains livraient leur guerre secrète contre les communistes Laotien et les Vietnamien du Nord pour empêcher les Viet Cong d’utiliser la «Ho Chi Minh Trail» vers le sud du Vietnam.  De 1964 à 1973, les Américains ont systématiquement bombardé l’endroit de 90 000 000 à 260 000 000 bombes selon où l'on prend l’information. Notre guide nous a parlé de 3 millions de tonnes de bombes larguées. Ils utilisaient en majeure partie celle qui se nommait « cluster bomb », une sorte d’engin de la grosseur d’une balle de baseball lorsqu'elle explosait, dégageait des milliers de petites billes mortelles. On estime que 30% de ces bombes « made in the USA » n’ont pas détonnées et elles sont encore présentes dans les sols de la région. Faites le calcul, c’est beaucoup! Chaque année, il y a encore des victimes, surtout des enfants qui prennent celles-ci pour des fruits ou des balles et les cultivateurs lorsqu'ils préparent leur champ de riz.



Balise de MAG
Mines Advisory Group (MAG) est un groupe britannique qui est dans la région pour désamorcer ces engins. Nous sommes allés visiter leur local et visionner deux petits films sur les victimes de bombes. Il y a des dessins faits par des enfants victimes et nous avons fait un don à cet organise humanitaire à but non lucratif. Selon les gens d’ici, les efforts de MAG sont bien, mais très insuffisant malheureusement. En allant vers les sites de la Plaine des Jarres, nous avons vu quelques camions de MAG à l’oeuvre dans les champs. Notre guide n’a pas voulu s’arrêter pour que l'on puisse prendre des photos.
Rester entre les balises mes amours
Il y a beaucoup plus de sites de jarres, mais MAG en a seulement déminé trois. Il y a des balises blanches inscrites MAG sur les trois sites qui délimitaient les endroits où l'on pouvait marcher. Selon notre guide, il faut déminer les champs de riz à tous les trois ans car les bombes peuvent refaire surface suite aux saisons de pluie.

Le premier soir, au restaurant où nous avons soupé, ils ont fait jouer deux documentaires fort intéressants, « Bomb Harvest » et « Bombies » (je crois qu'ils sont disponibles sur YouTube) au sujet de la guerre secrète des États-Unis et les conséquences encore aujourd'hui. Le genre de film qui ne te donne pas le goût d’aimer nous voisins du sud.


Une chose drôle et triste dans cette région, les gens utilisent des anciennes bombes et obus pour faire des clôtures, pilons de maison, décorations et les transformer en toute sorte d’objet.


Pilons de maison avec des anciennes bombes

Ce qui reste du tank Russe......1968


Le lendemain, nous sommes allés visiter ces trois sites de la Plaines des Jarres, un endroit où ils font du whisky à partir de riz, une fabrique de cuillères faites avec les métaux des anciennes bombes trouvées et un vieux char d'assaut Russe abandonné.




Site 3

Les sites sont fort intéressants. Ils ne savent pas l’origine de ces pots, ils pensent qu'ils ont été faits entre 500 ans Av.J .C et 200 ans après J.C. Une légende dit que s’est un peuple de géants qui utilisait ces pots pour faire leurs alcools à partir du riz. Les jarres sont de différentes grosseurs et ont un rebord parce qu’ils avaient des couvercles. Selon les sites, les formes et styles varient quelque peu. Chose désolante en voyant ces sites, c’est les cratères laissés par les bombes près de ces pots, certains ont plus de 40’ (estimation personnelle) de diamètre. Dans plusieurs champs de riz de la région, on peut facilement les repérer. J'imagine que plusieurs de ces pots ont été détruits entre 1964 et 1973.



Non, ce n'est pas une trappe de sable, c'est le trou d'une bombe Américaine

Nous quittons demain en repassant au travers des montagnes sans ligne droite pour la ville la plus zen d’Asie.
Que de beaux souvenirs

A+

-Sylvain

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